Depuis la remise en question liée à l’histoire des enfants placés de force et des autres victimes de mesures coercitives en Suisse, plusieurs faits historiques ont été confirmés ou réexaminés, apportant une nouvelle lumière sur des aspects méconnus ou négligés de l'histoire suisse..
Voici quelques-uns des faits confirmés :
Les enfants placés de force ("Verdingkinder")
- Il est maintenant largement reconnu que des milliers d'enfants suisses, de la fin du XIXe siècle jusqu'aux années 1970, ont été placés de force par les autorités, souvent pour des raisons de pauvreté ou de comportements jugés inappropriés. Ces enfants étaient souvent envoyés dans des fermes pour travailler dans des conditions très dures, sans accès adéquat à l'éducation ni à une vie familiale normale.
- Les abus physiques, psychologiques et, dans certains cas, sexuels que ces enfants ont subis ont été confirmés par des témoignages et des enquêtes. Leurs conditions de vie étaient souvent très difficiles, proches de l'exploitation.
Les stérilisations forcées et autres mesures coercitives
- De nombreuses personnes, y compris des femmes jugées "asociales" ou ayant des handicaps mentaux, ont été stérilisées de force en Suisse, souvent sans leur consentement ou sous des pressions sociales et médicales. Cette pratique a eu lieu jusqu'à la fin des années 1970, bien que la législation autorisant ces mesures date d'avant cette période.
- Les mesures coercitives allaient au-delà de la stérilisation et incluaient également des internements forcés dans des institutions, sans procédure judiciaire régulière.
Le traitement des enfants Yeniches
- Les Yeniches, un groupe ethnique semi-nomade présent en Suisse, ont été particulièrement ciblés par des politiques répressives. Entre 1926 et 1972, l'organisation "Pro Juventute" a mené une campagne appelée "Kinder der Landstrasse", qui visait à sédentariser les enfants Yenish en les séparant de leurs familles et en les plaçant dans des foyers ou des familles d'accueil, souvent dans des conditions déplorables.
- Cette campagne a conduit à la destruction de nombreuses familles Yenish, laissant des cicatrices profondes au sein de cette communauté. Ces faits ont été confirmés par des recherches historiques et des enquêtes gouvernementales.
La participation suisse dans les politiques de contrôle social
- La Suisse a été impliquée dans des pratiques de contrôle social visant à normaliser et à discipliner certaines catégories de la population jugées "déviantes" ou "asociales". Ces politiques incluaient des internements dans des établissements psychiatriques ou des prisons, souvent sans procès ou sur la base de simples soupçons.
- Ces mesures visaient souvent des groupes marginalisés, tels que les pauvres, les personnes avec des troubles mentaux ou les membres de minorités ethniques, et ont été menées avec l’approbation ou sous l'impulsion des autorités locales et fédérales.

Réhabilitation et compensation des victimes
- Suite aux révisions historiques et à la reconnaissance des injustices commises, la Suisse a mis en place des mécanismes de compensation pour les victimes, notamment un fonds d'indemnisation créé en 2016 pour les victimes de ces mesures coercitives à des fins d'assistance. Ce fonds a permis à de nombreuses victimes de recevoir un soutien financier en reconnaissance des torts subis.
Ces faits historiques confirmés ont non seulement entraîné des excuses officielles et des mesures compensatoires, mais ont également conduit à une révision critique de la manière dont ces événements sont intégrés dans l’enseignement de l’histoire en Suisse. Ils ont mis en lumière des aspects sombres de l’histoire suisse qui avaient été largement ignorés ou minimisés, contribuant à une compréhension plus complète et plus nuancée du passé du pays.